Les municipales à Souillac

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Deux listes sont en présence, celle de G. Liébus porteur de l’aberrant projet de la « Cité de la mode et du luxe » et celle de Hervé Cheylat qui ne se résout pas à condamner fermement et publiquement ledit aberrant projet. En face, l’Association  » Viaduc, Aubugues, Timbergues, Souillac » poursuit et poursuivra son action contre ce projet quel que soit le résultat des élections.

La situation à Souillac est la suivante : deux listes sont en présence, « Osons Souillac », liste dirigée fermement par Gilles Liébus, président en exercice de la communauté de communes CAUVALDOR (Causses vallée de la Dordogne) mais en outre et peut-être surtout initiateur, inventeur, créateur, comme l’on voudra, du projet dit « Cité de la mode et des arts créatifs » (précédemment « et du luxe », mais ce mot par les temps qui courent c’est un peu « la honte »), dont j’ai dit ici et combien il est non seulement aberrant économiquement et écologiquement mais humainement inadmissible.

En face, ou à côté, on ne sait trop, une liste, « Vivre ensemble à Souillac » menée par Hervé Cheylat lequel se refuse à condamner publiquement et fermement le projet « liébuesque » de la mode et du luxe. A tel point que les animatrices(eurs) de l’ « Association Viaduc, Aubugues, Timbergues, Souillac », opposée à ce projet et qui avaient cru pouvoir intégrer cette liste ont dû se résoudre à la quitter pour se concentrer sur leur lutte contre la « Cité du luxe ».

Précision : contrairement à ce que dit Gilles Liébus dans son luxueux tract de campagne ce n’est pas la liste, c’est-à-dire son « chef », qui s’est séparée des opposant(e)s, ce sont elles et eux qui ont quitté la liste de leur propre initiative et volonté. Au passage G. Liébus n’hésite pas à louer ces opposant(e)s pour leur courage à « revendiquer qu’ils étaient contre le projet ». Grâces lui en soient rendues à ceci près qu’il ne s’agit pas de courage mais, face à une telle absurdité, de simple bon sens. Il est vrai qu’en jupitérien convaincu G. Liébus semble avoir du mal à envisager qu’une initiative puisse venir du commun des mortels et non tomber du ciel… jupitérien.

En revanche G. Liébus n’est pas tendre pour ses concurrents municipaux quand il les accuse de ne pas avoir le courage de leurs opinions en ces termes :

Mais lorsque l’on expertise (il veut dire l’on examine) la liste « Vivre ensemble à Souillac » bon nombre d’entre eux s’affichent et soutiennent l’association du « viaduc » au travers de leurs manifestations.

Enfin G. Liébus réaffirme son intention de « redynamiser le centre ancien au travers d’acquisitions d’immeubles pour créer une trentaine de magasins en complément du projet dit de « tourisme de Shopping » créé dans le quartier des Aubugues, le tout relié avec une voie douce le long de la Borrèze, elle-même agrémentée de quelques magasins pour faire déambuler les chalands » (sic).

Ce faisant G. Liébus prend quelques libertés avec la vérité. N’affirmait-il pas en effet lors d’une récente réunion publique que les deux projets étaient indépendants interdisant ainsi aux opposants de discuter de la « Cité de la mode » puisque la réunion n’avait pour objet que le « cœur de ville ». Voici qu’il confirme ce que chacun savait, que la « redynamisation » n’est que le complément du projet dit de « tourisme shopping », en français projet de pure marchandisation au profit des investisseurs.

Ce faisant également il prend quelques libertés avec la vérité en « oubliant » de signaler dans son tract que sa « voie douce » risque fort d’être légèrement « endurcie » par la circulation des 3000 voitures quotidiennes prévues par le projet sans compter la construction d’un parking de 1500 places avec « toiture végétalisée »… On est écolo ou on ne l’est pas…

Seulement voilà, si les opposants à ce projet mirifique ne sont nullement contre la revitalisation du vieux Souillac qu’il conviendrait cependant de ne pas dénaturer par des trompe l’œil intempestifs, ils sont résolument opposés à ce que cela se fasse en complément de l’implantation sur leur terre, la terre de celles et ceux qui ont choisi de vivre là souvent depuis fort longtemps d’un centre commercial fût-il de la mode et du luxe.

Car ils préfèrent que la Borrèze, jolie rivière qui serpente entre leurs jardins, soit agrémentée de coquelicots plutôt que de « quelques magasins pour faire déambuler les chalands » (sic).

Nous en sommes là : laissant G. Liébus à ses puérils mensonges et à ses rêves de « Tiers-lieux », de « Coworking » et de « Fab-lab », les opposants à ce projet inepte poursuivent et poursuivront leur action pour protéger leur lieu de vie et par là-même contribuer localement à la protection de la biodiversité sur la planète dont on sait aujourd’hui mieux que jamais qu’elle est menacée par la « marchandisation » et le tourisme outranciers.

 Nestor Romero

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